Opération de démantèlement du barrage de l’Ayrette et renaturation du site
This paper presents the dismantling operation of the Ayrette dam, which was realized during the summer of 2013, at the end of a long technical and administrative process.This dam is -was! -a thin concrete arch, 26 m high on foundation, built in 1959, retaining a water volume of 250,000 m3 and belonged to the Water Supply Syndicate of the Jaur Valley. The monitoring of the Ayrette arch was irregular and its history has been marked with at least one serious incident that needed foundation grouting and draining measures, in the years 1983 to 1985. 51From the mid-2000s, the dam’s owner began to exploit another resource for drinking water. The dam lost then its initial use. Several projects for alternative recovery (including hydropower) resulted in successive failures, in light of major investment that they required. The upgrading of the monitoring system and the regulatory Ten-year Safety Review were therefore delayed incessantly, what worried the State Authority in charge of dam safety Control. On December 3rd 2012, the control device of the outlet gate broke during a testing operation performed by the dam operator, causing inexorable emptying of the reservoir. The Control Authority required then the owner Syndicate, by a decree of December 20, to proceed with setting dam transparency before July31, 2013. From January to May 2013, investigations and tasks were performed in quick succession under the direction of the private office providing technical assistance to the owner: (i) construction of filtering sills to control sediment loading in the river; (ii) studies of solutions for the transparency of the dam, by integrating two variants: the creation of a sluice at the base of the arch designed for an extreme flood or the complete dismantling of the dam; (iii) editing the project design documentation, consulting civil engineering firms and award of works contract procedure.The mobilization of many public and civil society actors, particularly those involved in the quality of aquatic environment, allowed the closure of the financial plan of the operation which had the merit of restoring the ecological continuity of the river on which the dam was constructed.Although the solution of dam dismantling had an estimated cost of almost twice that of the creation of a sluice at the arch base (700keuros vs 370keuros), this is the solution that the owner chose because it presented the advantage of eliminating all civil engineering structures and allowed the definitive environmental rehabilitation of the site.The dam dismantling and site renaturation took place from June to September 2013. The removal procedure retained by the civil engineering consortium was the demolition by gradual blasting bank to bank. The demolition waste were buried in the reservoir area. The article concludes with the return of technical and environmental experience that emerges from this operation. / Cet article présente l’opération de démantèlement du barrage de l’Ayrette, intervenue au cours de l’été 2013, au terme d’un long processus technique et administratif. Ce barrage est –était ! –une voûte mince en béton de 26 m de hauteur sur fondations, construite en 1959. Il retenait un volume d’eau de 250000m3 et appartenait au Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable de la Vallée du Jaur. L’histoire de l’ouvrage, dont le suivi d’auscultation a été plutôt irrégulier, est émaillée d’au moins un incident sérieux ayant conduit à des travaux d’injection et de drainage en fondation de voûte, au cours des années 1983 à 1985.À partir du milieu des années 2000, le syndicat propriétaire du barrage a commencé à exploiter une ressource de substitution pour l’eau potable. L’ouvrage perd alors son usage initial. Plusieurs projets de reprise pour une exploitation alternative (hydroélectricité notamment) se succèdent et échouent en regard des investissements importants nécessaires. L’ouvrage accumule dès lors un retard de plus en plus grand dans son suivi d’auscultation et la mise en oeuvre de sa revue décennale de sûreté, ce qui inquiète l’Administration en charge du Contrôle des ouvrages hydrauliques. À l’occasion des essais de manoeuvre effectués par le propriétaire-exploitant le 3 décembre 2012, le carré de manoeuvre de la vanne de fond se rompt lors de sa tentative de refermeture, entraînant une vidange inexorable du plan d’eau. L’Administration met alors en demeure le propriétaire, par un arrêté du 20 décembre 2012, de procéder à la mise en transparence du barrage avant le 31 juillet 2013. De janvier à mai 2013, les études et interventions s’enchaînent ensuite à un rythme rapide, sous la direction du bureau d’études agréé assistant le maître d’ouvrage : (i)construction de barrages filtrants pour contrôler la charge en sédiments fins des eaux de vidange; (ii) études des solutions de mise en transparence du barrage, avec deux variantes : création d’un pertuis à la base de la voûte dimensionné pour une crue extrême ou effacement du barrage ; (iii)montage du dossier de projet, consultation d’entreprises en procédure d’urgence et attribution du marché de travaux. La mobilisation de nombreux acteurs publics ou associatifs, et notamment de ceux intervenant dans la qualité des milieux aquatiques, permet le bouclage du plan financier de l’opération qui a le mérite de rétablir la continuité écologique du cours d’eau sur lequel le barrage a été construit. Bien que la solution de l’effacement se montre d’un coût estimatif presque deux fois supérieur à celle du pertuis (700 k¤ vs 370 k¤), c’est la première que retient le maître d’ouvrage car elle présente l’avantage d’éliminer tous les ouvrages de génie civil et de permettre la réhabilitation environnementale définitive du site. Les travaux de démantèlement du barrage et de réaménagement du site se déroulent de juin à septembre 2013. Le mode opératoire d’effacement retenu par le groupement d’entreprises est la démolition par minage progressif, en tranches successives rive à rive. Les déblais de démolition sont enterrés dans la cuvette, elle-même réaménagée. L’article se conclut par le retour d’expérience technique et environnementale qui se dégage de cette opération.
Accès au document
Lien externe vers le document: |