WHERE INDIGENOUS WATER MANAGEMENT PRACTICES OVERCOME FAILURES OF STRUCTURES: THE WADI LABA SPATE IRRIGATION SYSTEM IN ERITREA

Cet article examine en détail ces pratiques de gestion des agriculteurs de Wadi Laba. Ceux-ci ont utilisé, depuis plusieurs décennies, un certain nombre de pratiques indigènes de gestion des eaux pour faire face aux exigences de la (re)construction et de l'entretien et pour s'assurer que chaque foyer gagne de quoi vivre. Ils ont introduit le principe de ‘‘la pleine participation des agriculteurs'', qui oblige chaque agriculteur à participer à la (re)construction et à l'entretien de toute structure endommagée, que celle-ci ait un impact sur lui ou non. Afin de parvenir à une distribution ‘‘équitable'' de l'eau entre les utilisateurs, ils ont appliqué des lois qui donnaient notamment la priorité absolue aux agriculteurs de l'aval et à leur droit à l'eau portant sur des crues importantes gérables et limitaient les droits des agriculteurs de l'amont à des crues de petite importance. Ces efforts n'ont cependant pas été suffisants pour permettre aux agriculteurs de satisfaire leurs besoins annuels de nourriture et de fourrage. C'est pourquoi ils émigrent de façon saisonnière vers les hautes terres afin d'obtenir des ressources supplémentaires. Néanmoins, cela coïncide avec la saison des crues, ce qui rend difficile une grande part du travail de (re)construction et d'entretien. Afin de minimiser le problème, les agriculteurs ont mis sur pied une organisation efficace d'agriculteurs, dirigée par des leaders ‘‘forts'', ce qui permet d'avoir des lignes de communication réduites. Les agriculteurs qui émigrent vers les mêmes villages sont organisés dans les mêmes sous-groupes, et les migrations se font par rotation, de sorte qu'il y a toujours quelques agriculteurs sur place afin de veiller à la crue et communiquer à temps avec leurs compagnons restés au village dans les hautes terres lorsqu'un surcroit de travail est nécessaire.