Utilisation de l'habitat forestier par le cerf (cervus elaphus) dans le massif d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or)
L'influence de l'habitat sur la fréquentation du milieu et la consommation de ligneux par le cerf Cervus elaphus, en forêt d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), a été étudiée à l'aide d'une régression PLS (partial least square) avec comme variables indépendantes l'abondance de fumées (indice de fréquentation du milieu) et la masse abroutie de ligneux (indice de la consommation ligneuse), et comme variables explicatives respectivement 62 et 36 variables descriptives de l'habitat. L'abondance de fumées et la masse abroutie de ligneux ont été mesurées du 2 février au 25 mars 1993 sur 193 placettes circulaires de 10 m de rayon réparties dans six types de peuplements forestiers. Les résultats semblent indiquer que le cerf est sensible à la structure globale du paysage et notamment aux facteurs anthropiques. Il a tendance à n'occuper qu'une certaine partie de la forêt suffisamment distante des villages et des routes. Dans l'espace utilisé, le cerf est susceptible d'exercer une certaine sélectivité à l'égard des différentes composantes du milieu. Son choix s'établit en partie sur des bases alimentaires : il occupe préférentiellement les milieux riches en strates basses (inférieures à 1m) et tend à fuir les zones présentant de nombreux types de peuplements forestiers. Nous avons trouvé une relation positive entre l'abondance de fumées sur la placette et la présence de chemins forestiers à une distance de 200 à 400 m autour de la placette. Nous supposons que cette relation reflète l'attrait du cerf pour les points culminants qui offrent une bonne visibilité. En effet, les chemins forestiers sont fréquemment en fond de vallée et la distance de 200 à 400 m correspond souvent au sommet des versants avoisinants. / The influence of habitat on a locality's frequentation rate and the consumption of woody plants by red deer (Cervus elaphus) has been studied in the Is-sur-Tille forest (Côte d'Or), using PLS (partial least squares) regression; the independent variables are the abundance of pellets (an index of the rate at which a locality is frequented) and the browsed mass of woody plants (an index of the consumption of woody plant material), and the causal variables are 62 and 36 variables (respectively) describing the habitat. The abundance of pellets and the browsed mass of woody plant material were measured from the 2nd of February to the 25th of March 1993 on 193 circular experimental plots, radius 10 metres, distributed over six types of forest plantations. The results seem to indicate that the deer are sensitive to the overall structure of the countryside and particularly to anthropic factors. They tend to occupy only certain parts of the forest sufficiently remote from villages and roads. Within the space used, the deer are likely to be selective to a certain degree with regard to different components of the environment. Their choice is in part based on food-related criteria: they prefer to occupy areas rich in lower layers (below 1 metre) and tend to avoid areas with many types of forest plantations. We have found a positive link between the abundance of pellets on the experimental plot and the presence of forestry tracks at a distance of 200 to 400 metres around the experimental plot. We assume that this relationship reflects the appeal of the deer for peaks which represent good vantage points. The forestry tracks are often at the bottom of the valley and the distance of 200 to 400 metres often corresponds to the summit of adjacent slopes.