Les jussies : caractérisation des relations entre sites, populations et activités humaines. Implications pour la gestion. Rapport final programme 2003-2006
/ Les travaux menés sur la biologie et l'écologie des Ludwigia ont permis de proposer des critères stables de discrimination des deux espèces (Ludwigia grandiflora subsp. hexapetala et L. peploides subsp. montevidensis). Les données de répartition géographique des deux taxons et les informations reçues régulièrement indiquent que leur expansion sur le territoire perdure, sans que des limites "climatiques" précises puissent être identifiées. Les capacités de reproduction sexuée des deux espèces ont été confirmées et la possibilité de production de plantules viables a été vérifiée in situ et en laboratoire. Ce mode de reproduction est une facilitation de l'extension des Ludwigia. Les études sur les caractéristiques de colonisation des Ludwigia sur différents types de milieux ont mis en évidence des influences défavorables de diverses conditions abiotiques ou biotiques, influençant l'architecture des plantes et leur mode d'occupation des biotopes. L'évaluation des biomasses produites montre une grande variabilité en fonction des sites et des conditions climatiques printanières. Les investigations ethnobotaniques menées dans différents sites de l'Ouest de la France ont porté sur les représentations des Ludwigia que développent les acteurs confrontés aux nuisances créées par ces plantes et aux nécessités de régulation des colonisations jugées trop importantes. Elles ont montré la persistance de deux approches parallèles, l'une généralement portée par les experts techniques ou scientifiques, l'autre par les élus et gestionnaires, dont la mise en commun pour déboucher sur des interventions nécessité des négociations régulière.
Ces débats sur la gestion concrète d'une plante ont soulevé de nombreuses questions à propos des attentes des différents acteurs envers la "science" appelée à résoudre un tel "problème".
En matière d'évaluation économique, l'approche empirique a permis de rassembler des données de coûts provenant de divers gestionnaires mais la généralisation directe de ces données reste toutefois problématique. La démarche théorique a montré que la solution la plus efficace en terme de dommages et de coûts semblait se situer à un niveau de stock optimal bas. De nombreuses actions de transferts ont pu être mise en place à l'occasion de participation à des groupes de travail ou des manifestations diverses, de manière à diffuser les acquis des travaux menés dans ce projet. Les objectifs du projet étaient explicitement de déboucher sur des inter-actions fortes avec les pratiques de gestion déjà en cours sur ces espèces ; les investigations menées dans ce cadre ont démontré l'extrême variabilité subsistant dans les situations rencontrées, aussi bien en matière d'écologie des Ludwigia qu'en ce qui concerne les besoins de gestion. En relation permanente avec le monde des gestionnaires, ce projet a démontré la nécessité d'un dialogue continu, réduisant autant que possible les solutions de continuité entre les différents domaines de recherche, d'une part, et entre recherche et actions de gestion d'autre part : la perpétuation de ce type de démarche sera très probablement garante de l'amélioration nécessaire des pratiques de gestion de nos environnements.
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