Caractérisation de la colonisation par la Jussie (Ludwigia grandiflora ssp. hexapetala) et autres plantes envahissantes sur le site des étangs d'Apigné (mai 2004 octobre 2005) : orientations pour la gestion

/ L'analyse de différentes populations de Jussie (Ludwigia grandiflora ssp. hexapetala) sur les Etangs d'Apigné (base de loisirs, 35, France) de mai 2004 à juillet 2005, ont permis de mettre en évidence, malgré peu de différences inter-populationnelles liées à de fortes variations intra-populationnelles, une limitation de l'espèce dans les sites où Paspalum distichum (513 +/- 313 gMS de Jussie/m²) ou Myriophyllum aquaticum (610 +/- 202 pour 1310.9 +/- 226 gMS de Jussie/m² sur les populations quasi-monospécifiques) sont abondants, par compétition intraspécifique, conditions abiotiques moins favorables ou dates d'implantation relatives probablement différentes. Malgré un retard apparent de la végétation, conséquence d'un hiver rigoureux, un suivi cartographique met en évidence une extension de la Jussie sur le site, naturelle (surface colonisée augmentée de 30% en 1 an et 2 mois sur le plus grand des étangs) ou accélérée par certains aménagements (fermeture d'une anse : doublement de la surface colonisée en 1 an). Des analyses de chimie de l'eau et des macrophytes révèlent le rôle de lagune à macrophytes de deux plans d'eau (B et C), qui associé à des phénomènes de dilution entraîne une diminution des concentrations en formes minérales dissoutes de l'Azote et du Phosphore suivant un trajet hypothétique de l'eau d'un ruisseau (le Blosne, potentialités biologique passable définie par le Seq-Eau) au plus grand des étangs (valeurs proches ou en-dessous des seuils de détection). La faible capacité minéralisatrice du système créé par ces deux plans d'eau (anoxie et conditions réductrices) semble être « clé » de l'accumulation d'azote et de phosphore à long terme. Suite à ces résultats, les différentes méthodes de gestion de la Jussie et autres espèces aquatiques envahissantes applicables sur le site sont présentées, accompagnés d'orientations et recommandations pour la gestion. L'accent est mis sur l'impossibilité d'une éradication, l'importance d'une programmation pluriannuelle, de l'information du public et d'un "enregistrement" et suivi des travaux.