Fonctionnement hydrique de sols a argile gonflante cultivee. I-Analyse des influences du travail du sol et de l'irrigation sur le fonctionnement hydrique de sols a argile gonflante dans des exploitations de Guadeloupe (F.W.I.)

Les sols à argiles gonflantes développés sur sous-bassement calcaire corallien sont souvent très hétérogènes sur de faibles distances. Une séquence type comprend aux extrêmes des sols lithomorphes sur les convexités des hauts de pente, caractérisés par la proximité du calcaire et un fort taux d’éléments grossiers, et des vertisols dans les dépressions en contre-bas. Ces derniers ont des caractéristiques physiques contraignantes en raison de leur teneur élevée en smectites. Sous savane naturelle, l’organisation bimodale de la porosité leur confère une dynamique d’infiltration double : rapide à travers les fentes de retrait et lente dans les massifs à porosité fine qu’elles délimitent. En période humide, les fissures se referment en surface et seule subsiste la diffusion lente à travers la porosité fine. La proportion de pores de grande taille et leur continuité prend alors toute son importance pour l’évacuation de l’eau en excès. Le travail du sol modifie ce fonctionnement. Le labour développe la porosité de la couche travaillée, mais peut, dans certains cas, rompre la continuité des pores de grande taille à l’interface couche travaillée-non travaillée, limitant le drainage interne. Une forte pluviométrie conduit à la formation d’une nappe perchée sur le fond de labour, compromettant la progression et/ou le bon fonctionnement du système racinaire. Dans les sols lithomorphes, la forte proportion d’éléments grossiers contribue à faciliter le drainage, mais diminue la réserve utile. Le comportement de divers types de sols le long d’une toposéquence sous culture de tomates est analysé pour différents régimes pluviométriques.