Compte-rendu ornithologique Crau-Camargue-Alpilles 2007-2012
<p>Ce compte-rendu couvre les années 2007 à 2012. La pression d’observation ne cesse de croître sur l’ensemble de la zone Camargue/Crau/Alpilles avec près de 400 000 données analysées au cours de la période. Celle-ci a été marquée par la mise en place de la démoustication en Grande Camargue et sur le Plan-du-Bourg à partir de 2006 pouvant faire craindre des chutes d’effecifs de certaines espèces d’insectivores comme c’est le cas pour l’Hirondelle de fenêtre <em>Delichon urbica</em>. Par ailleurs, la vente par la Compagnie des Salins du Midi de plus de 6500 ha de terrains au Conservatoire du Littoral entre septembre 2008 et décembre 2012 constitue également l’un des événements majeurs de la période. La vente de ces terrains a été accompagnée du démantèlement des stations de pompages, avec pour conséquences des difficultés de mise en eau et un succès de reproduction des Flamants roses <em>Phoenicopterus ruber</em> plus faible ces dernières années qu’au cours des périodes précédentes. Une vague de froid en février 2012 a affecté plusieurs espèces d’oiseaux d’eau, freinant notamment l’expansion spectaculaire de la Talève sultane <em>Porphyrio porphyrio</em>. Cette vague de froid a été suivie d’une année (2012) exceptionnellement sèche. Les effectifs de Héron pourpré <em>Ardea purpurea</em> ont été particulièrement bas en 2012. Il en est de même pour un autre héron migrateur, le Crabier chevelu <em>Ardeola ralloides</em>, qui après avoir atteint un effectif record de 805 couples en 2010 est passé à 204 couples en 2012. Ces deux chutes d’effectifs sont peut-être à mettre en relation avec les conditions hydrologiques en Afrique de l’Ouest. En revanche, il faut noter en Crau la croissance des effectifs de Faucons crécerellettes <em>Falco naumanni</em> et d’Outarde canepetière <em>Tetrax tetrax</em>, qui se poursuit sur la période 2007-2012. 125 couples de Glaréoles à collier <em>Glareola pratincola</em> ont niché dans la région en 2008 et on assiste, ces dernières années, à une plus grande dispersion des colonies sur le territoire étudié. D’autre part, la décharge d’Entressen où venaient s’alimenter des milliers d’oiseaux (Laridés et Ciconiidés principalement), a été fermée en avril 2010. Les effectifs de Goélands leucophées <em>Larus michahellis</em> ont continué de diminuer tandis que la Mouette rieuse <em>Chroicocephalus ridibundus </em>et la Mouette mélanocéphale <em>Larus melanocephalus</em> ont colonisé les milieux doux avec respectivement 98,7 % et 97,8 % des effectifs reproducteurs dans ce type d’habitat. Des effectifs record ont été recensés pour la Mouette mélanocéphale avec 5216 couples en 2011. Les populations nicheuses d’Oie cendrée <em>Anser Anser</em>, de Grand Cormoran <em>Phalacrocorax carbo</em>, de Cigogne blanche <em>Ciconia ciconia</em>, d’Ibis falcinelle <em>Plegadis falcinellus</em> et de Spatule blanche <em>Platalea leucorodia</em> ont poursuivi leur expansion, avec des effectifs inégalés auparavant. Les premières preuves de reproduction en Camargue sont apportées pour le Fuligule nyroca <em>Aythya nyroca</em>, le Faucon Hobereau <em>Falco subbuteo</em>, l’Hirondelle rousseline <em>Hirundo daurica</em>, le Pouillot véloce <em>Phylloscopus collybita</em> et le Moineau soulcie <em>Petronia petronia</em>. Les populations hivernantes de Cygne de Bewick <em>Cygnus columbianus</em> et de Grue cendrée <em>Grus grus</em> ont atteint des effectifs sans précédents. La Cigogne noire <em>Ciconia nigra</em> est, quant à elle, devenue une hivernante régulière. 12 espèces nouvelles pour la zone d’étude ont été observées ; il s’agit pour la plupart d’espèces accidentelles en Europe de l’ouest. Enfin, des contacts multiples de Phragmite aquatique <em>Acrocephalus paludicola</em> au passage pré-nuptial révèlent que la Camargue constitue probablement pour cette espèce mondialement menacée une étape plus importante que ne le suggéraient les données précédentes.</p>
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