Analyse et diagnostic de la pratique de l`irrigation localisée dans les périmètres publics irrigués de la basse vallée de la Medjerda en Tunisie

14 farmers were enquired for performance evaluation of their micro-irrigation system in a district of the low Medjerda valley. These farmers have recently adopted this irrigation system the installation of which is financially supported by government. The enquired farms have a average area lower than 15 ha resulting in the investment profitability. Water availability is variable because of the variability of the water storage capacity of the basins (50- 500 m3). Moreover, the water turn which can some time be greater than 8 days limits the storage possibilities. Installation and lack of system maintain result in low uniformity coefficient of the discharge drippers (56-96%). In addition, difference in pressure heads increase risks of choking. Within the 14 farmer sample, tomato irrigation varies between 1300 to 9800 m3/ha while the yields between 12 to 90 T/ha, the average, near 50 T/ha, is under the regional average (70 T). Tomato yield is correlated to amount of water in 50 % of the cases. But most part of farmers ignore the total delivered water application depth (WAD) and do not take care of plant requirements. Nevertheless, water is not the sole limiting factor because the highest yields are obtained when water supply meets plant requirements and when irrigation technique is well masterminded. Detailed analysis tends to show that a farmer having adopted micro-irrigation since a long time and who manages a great storage basin (500 m3) efficiently uses the system, although WAD at the beginning of the cropping cycle widely overreach plant requirements. In contrast, a farmer having a lower basin capacity (5 m3), uses this technique as he used the surface irrigation system recently abandoned, practicing high WAD timely spaced. This work highlights the necessity of farmer training to this new technology in order to obtain a good mastermind. This is the condition for allowing water saving and production increases. / Un travail d`enquête au prés de 14 agriculteurs équipés en système en goutte en goutte a été effectué sur un périmètre de la Medjerda en Tunisie. L`objectif était d`analyser les conditions d`utilisation de cette technique récemment adoptée par un certain nombre d`agriculteurs tunisien à la faveur d`encouragement financiers conséquent réalisés par le gouvernement. Les résultats de l`enquête révèlent un forte disparités quant au conditions de fonctionnement du système en dépit d`un contexte pédologique assez homogène (sol de type argilo-limoneux). Les coefficient d`uniformité varient de 58 à 90% avec une médiane voisine de 75%. Un fonctionnement sous des pressions nominales souvent faible et les débits en deçà des débits initialement adoptés semblent témoigner de problèmes de colmatage. En règle générale on constate que la plupart des agriculteurs méconnaissent les doses qu`ils appliquent et ne tiennent pas compte de l`évolution des besoins en eau des plantes au cours du cycle culturale. Cela se traduit généralement par des doses massives en début de cycle même sur des sols proche de la saturation atteinte en raison de pluies importantes avant le démarrage de la culture. Une étude poussée du fonctionnement hydrique du système a été conduite chez deux agriculteurs sélectionnés. Le premier en raison d`une adoption précoce du système, le deuxième en raison d`une adoption récente après avoir longtemps pratiqué le système gravitaire. Des sites équipés de tensiomètres avec prélèvements intempestifs d`échantillons de sol nous ont permis de suivrent l`évolution de l`humidité sous goutteurs. Le premier agriculteur semble à l`évidence bien mieux maîtriser la technique que le deuxième mais apporte néanmoins beaucoup plus d`eau que la plante n`en a besoin notamment en début de cycle. Quant au deuxième agriculteur il semble utiliser la technique du goutte à goutte comme il le faisait au temps du gravitaire. Il apporte en effet des doses massives trop espacées dans le temps. Les résultats de cette étude militent en faveur de la promotion de mesures visant à former les agriculteurs afin qu`il acquièrent une meilleure maîtrise du goutte à goutte. C`est à cette condition que les objectifs d`économie d`eau visés par le gouvernement tunisien pourront être atteint.