Bulletin national de situation hydrologique du 10 juin 2021
Après deux mois remarquablement secs, le printemps s’est achevé avec un mois de mai très arrosé sur la majeure partie de la France. Dans un flux de nord-ouest dominant, les passages perturbés ont été actifs et très fréquents avec 15 à 20 jours de pluie sur une grande partie du territoire soit 4 à 8 jours de plus que la normale excepté le long des Pyrénées, sur le pourtour méditerranéen et la Corse. Des records de nombre de jours de pluie ont été battus pour un mois de mai. Un épisode de précipitations intenses durant lequel des records de cumul de pluie en 24 heures ont été enregistrés a touché les Cévennes et la région Rhône-Alpes le 10 mai. Sur les Alpes, des chutes de neige tardives ont provoqué de nombreuses avalanches.
Les cumuls mensuels, excédentaires de 20 à 50 % sur une grande partie de l’Hexagone ainsi que sur l’ouest de l’île de Beauté, ont parfois atteint une fois et demie à deux fois la normale. À l’inverse, les pluies ont été déficitaires de plus de 25 % du Pays basque à l’ouest du Languedoc-Roussillon, du sud du Gard à la Camargue et localement en Auvergne et sur les Alpes-Maritimes. En moyenne sur le pays et sur le mois, l’excédent a été proche de 30 %.
La sécheresse des sols se maintient sur l’arc méditerranéen et s’accentue nettement sur un large quart sud-ouest ainsi que de l’ouest des Hauts-de-France à la Bretagne.
Concernant les eaux souterraines, les tendances d'évolution sont à la baisse sur la majorité des nappes. Ce constat est habituel à cette période de l’année. En effet, les pluies arrivant à s’infiltrer dans les sols sont absorbées par la végétation et n’atteignent que rarement les nappes. Les précipitations de mai 2021 ont ainsi eu un faible impact sur les niveaux des nappes mais ont permis une amélioration sur les nappes de l’est du territoire, de l’Alsace au littoral méditerranéen. De façon générale, la situation au mois de mai est satisfaisante, avec des niveaux proches des moyennes mensuelles à modérément bas. Certaines nappes montrent néanmoins des situations moins favorables nécessitant une surveillance renforcée : les nappes alluviales de l’Adour et du Gave du Pau, la nappe des cailloutis pliocènes et des alluvions de Bourgogne-Franche-Comté, des alluvions et corridors fluvio-glaciaires du Rhône amont et moyen, les nappes karstiques des régions montpelliéraine et nîmoise et les nappes alluviales et des formations complexes du littoral languedocien et de la Provence.
Concernant les cours d'eau, le pourcentage de stations présentant une faible hydraulicité (inférieure à 40%) a fortement diminué grâce aux précipitations. Il est de 12 % en mai, contre 52% le mois précédent.
Le taux de remplissage des retenues a légèrement augmenté. La part de retenues remplies à plus de 80 % est de 85 % contre 74% le mois dernier.
Au 10 juin 2021, 14 départements ont mis en oeuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau.
À titre de comparaison, sur la même période l’an passé, 13 départements étaient concernés par un arrêté préfectoral de limitation des usages, alors que 10 départements l’étaient en 2019.
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