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Aspects socio-economiques de la demande en eau potable

HAEFFNER HUGUES / LOUDIERE DANIEL - COMMUNICATION - 2008
Cette communication rassemble divers éléments socio-économiques afin d'une part d'expliquer les tendances actuelles de baisse des consommations domestiques d'eau potable, et d'autre part de mieux fonder les choix politiques et techniques nécessaires pour ajuster le bilan entre la demande en eau et les ressources disponibles. La baisse des consommations domestiques qui s'est amorcée au début des années 1990 représente entre 0,5 et 1% par an et se poursuit de façon régulière au moins jusqu'en 2007. Elle s'explique probablement par un ajustement à long terme entre l'élasticité de la demande et le prix de l'eau qui est passé assez rapidement de 1.5 à 3 euros, notamment entre 1990 et 1998, et par une généralisation du comptage individuel avec une tarification quasi proportionnelle à la consommation. Cette élasticité se manifeste avec retard étant donné les coûts à supporter par les clients qui s'équipent progressivement de dispositifs économes en eau voire de systèmes de substitution (puits, récupération d'eau de pluie, ou réseaux d'arrosage). D'autres facteurs plus récents, tels la peur de manquer d'eau sont également à l'oeuvre. Les effets vertueux du comptage et de la tarification sont en partie contrebalancés par des effets inefficaces. La course à l'équipement individuel économe en eau et la progressive désolidarisation du service collectif par des solutions individuelles qui se substituent à l'eau du réseau ont pour conséquence une augmentation des dépenses des consommateurs, une hausse du prix de l'eau à terme et une réduction du périmètre global du service de l'eau. Le message d'une ressource rare est très largement passé dans l'opinion publique, même si économiser l'eau potable s'avère d'une très faible portée sur l'environnement en comparaison d'autres actions telles qu'une meilleure épuration des eaux, le développement d'énergies renouvelables pour l'eau chaude sanitaire ou le développement de ressources de substitution pour les nappes surexploitées ou celles dont l'exploitation a des impacts sur les milieux sensibles. Il est donc indispensable de moduler la sensibilisation envers les consommateurs individuels en fonction des enjeux réels et de compléter les actions au plan collectif par une meilleure gestion des réseaux (recherche de fuites), et le développement de ressources de substitution lorsque c'est nécessaire. Ces dernières actions étant à la fois plus prometteuses en termes de bénéfice sur l'environnement et moins coûteuses pour la collectivité que l'action individuelle des consommateurs.

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