analyse économique et décision
La théorie économique se fonde de moins en moins sur le présupposé de la rationalité des agents économiques.
Certains économistes sont bien conscients que les agents ne sont pas parfaitement rationnels et sont soumis à des biais de comportement. Selon cette hypothèse, les décideurs ne considèrent pas objectivement les gains et les pertes potentielles ainsi que les probabilités d’occurrence qui leur sont associées. Ils réalisent un traitement subjectif des paiements futurs et des probabilités.
Néanmoins, l’utilisation de l’économie dans les études préalable à une prise de décision (dans le domaine de l’eau comme dans d’autres activités) a été un plus :
- pour rationaliser les investissements en termes d’infrastructure,
- pour optimiser les fonctionnements des services et leurs coûts,
- pour estimer la valeur de biens environnementaux (sans forcément leur affecter une valeur monétaire).
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) a intégré les enseignements de la théorie économique dans le but d’amener la qualité des cours d’eau à un niveau de pollution conciliant intérêts économiques et écologiques.
La DCE est ainsi émaillée de recours explicites et obligatoires à l’analyse économique.
Ce texte innovait en organisant une politique environnementale qui s’appuie explicitement sur des démarches d’analyse économique pour fonder les choix.
Dans le cadre de la DCE, un objectif de qualité contraignant, à atteindre en 2015, a été fixé : il s’agit du « bon état » correspondant au respect de valeurs de référence, de seuil ou de limites à respecter. Toutefois, une procédure de dérogation permet aux états-membres de reporter l’échéance ou de se voir attribuer un objectif moins contraignant s’ils démontrent que les bénéfices environnementaux sont inférieurs au coût total de dépollution pour parvenir au « bon état ».
Par ailleurs, la directive évoque le principe pollueur payeur, demande à ce que le diagnostic à conduire comprenne une « analyse économique des utilisations de l’eau », que cette analyse étudie la « récupération des coûts » des services d’eau par les ménages, l’industrie, et l’agriculture.