Les Nouvelles de l'OIEau

60 Les nouvelles N° 28 - Février 2018 Actualités internationales COP23 Créées lors de la COP22 de Marrakech en 2016, ”les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat - AMEC”, regroupent les quatre ”Alliances” des Bassins (Pacte de Paris), des Mégapoles, du Dessalement et des Entre- prises, elles-mêmes constituées à la COP21 de Paris un an plus tôt. Elles représentent aujourd’hui plus de 450 Organisations dans le monde, qui se sont conjointement engagées, à mobiliser leurs partenaires, à identifier et à diffuser les bonnes pratiques et soutenir le développement de nouveaux projets par des acteurs de terrain impliqués dans l’adaptation au changement climatique et la résilience du secteur de l’eau douce continentale. Les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat ont été désignées par les deux ”Champions du Climat”, marocain et fidjien, pour préparer et coordonner, avec leurs parte- naires du secteur, la ”Journée Officielle d’Action pour l’Eau et le Climat”, qui s’est tenue le vendredi 10 novembre 2017 dans le cadre de la COP23 de Bonn et a fait suite au Sommet International ”Eau et Climat” de Rome des 23-25 octobre dernier. Cette Journée a été l’occasion de rappe- ler aux décideurs que l’eau douce est une des toutes premières victimes du changement climatique. En effet les ressources en eau douce sont d’ores et déjà et seront de plus en plus direc- tement affectées par le changement clima- tique, et cela dès les toutes prochaines années. Les conséquences, selon les régions, se tra- duiront par un accroissement de l’intensité et de la fréquence des inondations et des séche- resses, le renforcement des phénomènes hydrologiques et hydrogéologiques extrêmes, une dérégulation des débits des fleuves pre- nant leur source en montagne, du fait de la fonte des glaciers et de la réduction de l’en- neigement. Il faudra aussi lutter contre une érosion accrue, du fait de la modification des espèces végétales et de la couverture des sols, et des changements, voire une diminution, dans la production agricole, une modification des écoulements à l’embouchure des fleuves, ainsi que des intrusions salées sur le Littoral et dans les aquifères côtiers, du fait de la remontée du niveau des océans, une préva- lence augmentée de maladies d’origine hydrique ou l’arrivée d’espèces invasives dans les écosystèmes, du fait notamment du réchauffement des eaux de surface… Les conséquences démographiques, écono- miques et écologiques risquent d’être très importantes et nécessitent une mobilisation mondiale pour préparer rapidement les pro- grammes d’adaptations indispensables au niveau de chaque bassin, en considérant les eaux de surface et les eaux souterraines. Des régions de peuplement et d’activité éco- nomique très étendues se trouveront grave- ment menacées, avec des risques de déplace- ments importants de populations, notam- ment dans les zones rurales. Ces effets se cumulent aux importantes pres- sions d’ores et déjà liées à la croissance démographique, à l’urbanisation et au déve- loppement. Le réchauffement climatique est un ”multiplicateur de menaces”, aggravant les situations difficiles et accroissant les ten- sions, même dans les régions stables ! Il faut agir vite, avant qu’il ne soit trop tard, et une mobilisation de tous les acteurs est indispensable au niveau mondial, afin de mettre en place, de façon urgente, des programmes néces- saires pour prévenir les effets du réchauffement et s’y adapter. Dans 93 % de leurs Contributions Nationales (INDC), les pays ont identifié l’eau comme étant une priorité de l’adaptation : comme l’eau est essentielle pour la santé humaine, la sécurité alimentaire, la production d’énergie, la productivité industrielle, le tourisme, la navigation, la biodiversité, en plus des besoins humains fondamentaux, sécuriser les ressources en eau signifie assurer la sécurité dans tous ces domaines du développement économique, social et environnemental. L’adaptation au changement climatique est une des conditions pour atteindre les Objectifs du Développement Dura- ble pour 2030 dans le secteur de l’eau. La Journée d’Action pour l’Eau et le Climat s’est organisée autour d’un bilan des actions conduites, en particulier par les quatre Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat, depuis la COP22 de Marrakech l’an dernier, et de quatre sessions théma- tiques, portant sur : l l’amélioration du financement des projets d’adaptation, l les connaissances nécessaires dans le domaine de l’eau pour répondre à l’incer- titude climatique, l l’eau et la résilience urbaine l l’eau, l’agriculture durable et la sécurité alimentaire. COP23 - 6 - 17 novembre 2017- Bonn - Allemagne L’eau douce victime du changement climatique : il faut agir vite ! Signature de la ”Déclaration internationale : Solutions Fondées sur la Nature, lors de la ”journée officielle d’Action pour l’Eau et le Climat” du 10 novembre 2017 © RIOB - C.Runel

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