Les Nouvelles de l'OIEau

44 Les nouvelles N° 28 - Février 2018 D’un continent à l’autre 15 ème Conférence Européenne ”EURO-RIOB 2017” La 15 ème Conférence Internationale ”EURO-RIOB” s’est tenue à Dublin- Malahide en Irlande, du 20 au 23 sep- tembre 2017. Les participants, venus de 33 pays, ont abordé dans quatre tables-rondes des ques- tions cruciales et d’actualité pour la gestion des ressources en eau dans l’Union Euro- péenne, tels que : l l’avenir de la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE), qui doit être révisée en 2019, l l’adaptation au changement climatique dans les bassins, l la participation des acteurs et du public dans la gestion des ressources en eau, lles nouvelles menaces pour les milieux aquatiques. Des ateliers ont permis, d’une part, d’exami- ner la question de l’organisation de la gestion des données sur l’eau et du rapportage à la Commission, et d’autre part, de faire le point sur le projet de coopération européenne ”EcoCuencas” , dont l’objet est le développe- ment de mécanismes financiers favorisant, dans une optique de développement durable, l’adaptation aux effets du changement clima- tique dans des bassins pilotes au Brésil, en Colombie, en Equateur et au Pérou. De nombreuses recommandations ont été formulées par les participants durant ces ateliers et les quatre tables- rondes sur tous ces sujets. Il a été rappelé que, malgré les efforts de réduction des pressions des activités humaines sur les ressources en eau, l’ob- jectif de ”Bon Etat” des Masses d’Eau ne sera pas atteint dans tous les bassins à l’échéance de 2017. La réflexion sur l’avenir de la politique de l’eau en Europe doit s’appuyer plus largement sur les experts des Organismes de Bassin. La révision de la Directive doit avoir le souci d’une meilleure adhésion des citoyens pour atteindre une plus grande efficacité. Cela suppose que les objectifs apparaissent compréhensibles pour les populations, qu’ils soient accessibles et appropriés et que les progrès accomplis soient reconnus. Il est nécessaire d’améliorer la gouvernance de l’eau en impliquant plus largement les Autorités Territoriales et les acteurs écono- miques directement sur le terrain. Il faut simplifier les modalités d’attribution des financements européens, afin de permet- tre des investissements plus efficaces et dura- bles répondant aux besoins des pays les moins avancés de l’Union Européenne. Le principe ”one out, all out”, appliqué à l’évaluation du ”Bon Etat”, masque les progrès accomplis et il est très démobilisateur pour les acteurs impli- qués à tous les niveaux. La DCE devrait évoluer en se fondant plus largement sur des avancées scientifiques avérées. Une approche prudente de sa révision devrait s’inscrire dans la continuité en recherchant surtout une meilleure effica- cité des actions sur le terrain. Il convient en effet d’améliorer les conditions opérationnelles de sa mise en œuvre, à la fois par une approche plus pragmatique des objectifs à atteindre et des délais, basée sur des données fiables, et par l’inscription de la DCE dans une politique européenne de l’eau mieux intégrée dans les autres politiques sectorielles de l’UE (Agriculture, énergie, transport, mise sur le marché des substances chimiques…). La promotion de projets innovants et un accompagnement financier et technique adé- quat doivent être renforcés. Le développement des systèmes d’infor- mation et de leur interopérabilité, favorisé par la mise en œuvre progressive de la Directive ”INSPIRE”, seront des moteurs incontournables de cette meilleure intégra- tion en les élargissant aux données rela- tives au changement climatique dans un contexte d’une grande incertitude. Le dis- positif actuel reste encore assez largement insuffisant pour apprécier l’Etat réel des eaux et des milieux et leurs évolutions dans beaucoup de territoires de l’UE. La préparation du 3 ème cycle de Plan de Ges- tion de Bassin de 2022 à 2027 doit d’ores et déjà s’engager avec une meilleure définition plus réaliste des objectifs à atteindre et en prenant en compte les Objectifs de Dévelop- pement Durable de l’ONU, notamment l’ODD 6, ainsi que l’Accord de Paris sur le climat. S’agissant de l’adaptation au changement climatique dans le secteur de l’eau douce, la COP21 de Paris en 2015 et la COP22 de Marrakech en 2016 ont démontré la néces- sité d’accélérer la mise en œuvre sans tarder d’actions appropriées à inscrire rapidement dans les Plans de Gestion des Bassins. Le ”Pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation aux effets du changement climatique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères” , lancé par le RIOB, en partenariat avec la Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), à la COP21, synthétise clairement les actions prioritaires à mettre en œuvre pour l’adaptation dans les bassins. Dans le prolongement de ce Pacte, un recen- sement des projets innovants et des expé- riences réussies d’adaptation au changement climatique dans des bassins pilotes doit per- mettre la diffusion des connaissances, un meilleur partage et des bonnes pratiques et l’adoption d’un langage et de références communes. Il convient de rechercher une meilleure intégration entre la DCE, la Directive ”inon- dation” et la Directive ”stratégie marine”, en particulier lors de la définition des mesures d’adaptation au changement climatique à intégrer dans les Plans de Gestion de Bassin et leurs Programmes de Mesures. L’application de ces Directives reste encore trop sectorialisée, relevant encore trop souvent de services admi- nistratifs distincts ! 126 participants venus de 33 Pays © RIOB - C.Runel EUROPE

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