Valorisation des claires ostréicoles. Dynamique des populations microalgales et prolifération d'Haslea ostrearia dans l'écoystème "Claires ostréicoles". Projet d'étude.Phase II
Le Bassin de Marennes-Oléron représente le premier secteur français de commercialisation d'huîtres creuses C. gigas avec 50 à 60 000 tonnes par an dont 25 à 40 000 tonnes produites localement. Cette différence entre la production et la commercialisation est constituée par les apports d'autres bassins de production, lesquels sont affinés ensuite dans les claires de Marennes-Oléron. Environ 3 000 ha de marais salés sont actuellement en exploitation afin de réaliser l'affinage de ces huîtres qui permet la commercialisation du produit sous l'appellation "huîtres de Marennes-Oléron". Cette marque collective, propriété de la structure professionnelle qu'est la Section Régionale de la Conchyliculture de Marennes-Oléron, repose sur la définition de la Norme française AFNOR NF V45-056 en date du mois de septembre 1985 qui définit la dénomination et classification de l'huître fine de claires et l'huître spéciale de claires. Par ailleurs, un label officiel "Label Rouge", décerné par le Ministère français de l'Agriculture en 1989, a permis de définir une réglementation concernant les établissements ostréicoles, les conditions de commercialisation et de qualité d'un produit haut de gamme incluant la verdeur de la chair. L'affinage et le verdissement de l'huître C. gigas en claires ostréicoles permettent donc une amélioration de la qualité du produit et une plus-value commerciale. Dans le cadre du problème de l'aménagement du territoire, l'objectif de valoriser au mieux les surfaces de marais disponibles dont les 3 000 ha de claires exploitées est formulé. Si on estime actuellement que les 3 000 ha réellement en conditions d'exploitation permettent d'affiner la production annuelle de 25 à 40 000 tonnes du Bassin de Marennes Oléron, les besoins supplémentaires en marais ostréicoles restent importants (3 à 4 000 ha). Ces surfaces supplémentaires doivent permettre d'affiner la totalité des produits commercialisés aux densités réglementaires de 10 à 20 huîtres au m2 définies par la Norme AFNOR (1985). Par ailleurs, des besoins supplémentaires peuvent apparaître si la technique d'élevage de "pousse en claires" et des importations supplémentaires venant de Bretagne ou Normandie sont effectuées.Toutefois, une amélioration de l'outil de travail, du rendement de production et du contrôle de la qualité des produits reste souhaitable dans de nombreux cas afin de passer à une échelle compatible avec les contraintes économiques et réglementaires actuelles. Différents programmes de recherche ont été initiés depuis 1994 afin d'améliorer l'huître de claires dans le cadre d'élevages traditionnels. Ces programmes répondent directement à la demande des professionnels afin d'optimiser les conditions d'élevage de l'huître creuse C. gigas en période d'affinage, qui à l'heure actuelle, ne permettent pas le contrôle de la qualité finale du produit. L'objectif principal des professionnels étant, au terme de cette période d'affinage, de satisfaire voire d'améliorer les critères de leurs cheptels définis selon la norme AFNOR de commercialisation d'huîtres de claires "fines" et "spéciales", et/ou du Label Rouge tout en pouvant contrôler l'homogénéité de la qualité. Par conséquent toute amélioration des conditions zootechniques au niveau des zones d'élevage comme d'affinage doit permettre une amélioration générale de la situation économique de la conchyliculture sur le département. Pour ces raisons, les études en cours réalisées par l'IFREMER-URAPC en collaboration avec l'équipe du professeur J.M. Robert de l'Université de Nantes visent à fiabiliser et optimiser le processus du verdissement, par des techniques directement applicables au niveau des entreprises conchylicoles. D'un point de vue de la recherche, les travaux développés sur l'huître de claires dans le cadre du projet global "Valorisation des Claires ostréicoles" permettent d'aborder différents domaines dont: 1°) la compréhension et donc le contrôle du fonctionnement de l'écosystème "claire ostréicole" (e.g., facteurs limitant la production primaire et/ou d'une souche spécifique comme Has/ea ostrearia, responsable du verdissement des huîtres), 2°) la production en masse de phytoplancton, en tant qu'algue fourrage en vue d'améliorer l'engraissement des huîtres (e.g., Skeletonema costatum), ou bien en tant qu'algue à usage particulier (e.g., verdissement par Haslea ostrearia). L'objectif principal de la thèse commencée en 1996 conceme ces deux axes de recherches et va consister en 1997 à analyser la dynamique des populations microalgales jusqu'au verdissement des bassins, en conditions naturelles et provoquées ; et d'expliquer les évènements physico-chimiques et biologiques déterminant la prolifération d' Haslea ostrearia (Simonsen) afin de favoriser le verdissement des huîtres C. gigas en claires ostréicoles.
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