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Pollution de l'étang de l'Olivier (Bouches-du-Rhône) par du lindane en septembre 1967 ; mortalité de la faune

La mortalité de la faune de l'étang de l'Olivier, constatée au cours d'une crise de dystrophie estivale, a été aggravée par un épandage de lindane exécuté en vue de la démoustication. Les observations ont été effectuées dès l'apparition du phénomène. L'étang de l'Olivier (225 ha) est situé au Nord d'Istres à 55 km de Marseille. On sait que les eaux des fonds de cet étang (hypolimnion) présentent au cours de la période estivale un déficit presque permanent en oxygène avec dégagement de H2S, contribuant ainsi à l'installation d'une stratification des couches d'eau de densités différentes. Plusieurs travaux ont déjà signalé les crises dystrophiques de cet étang, suivies d'une mortalité de sa faune (SCHACHTER, SENEZ, GILLERON, 1954. SCHACHTER 1958). La mortalité de la faune constatée le 20 septembre à la suite d'une nouvelle phase de dystrophie a été malencontreusement amplifiée le 21 septembre par un épandage de lindane exécuté sur le pourtour de l'étang, en vue de la démoustication. Nous avons pu assister, dès le début, au déclanchement de ce phénomène à allure catastrophique. Le 20 septembre, un grand nombre de poissons fut rejeté sur les rives ; la surface de l'étang était parsemée de nombreux cadavres et d'individus agités de soubresauts. La surface des eaux de l'étang était couverte par endroits par un grand nombre de poissons comportant des athérines (Atherina boyeri R) des nuages (Mugil cephalus L, Liza aurata (RISSO), Liza ramada (RISSO) des chevennes, des carpes, des sandres. Sur les bords de l'étang les petites anguilles se regroupaient au milieu de la végétation flottante (Enteromorpha intestinalis, Ruppia maritima, Chaetomorpha sp., Zostera nana) en sortant la tête de l'eau, les branchies congestionnées ; les grosses anguilles, localisées au milieu des rochers, venaient également respirer en surface. Elles présentaient des plaques rouges sanguinolentes, souvent constatées sur des sujets stockés en été dans un volume insuffisant (LAGARDE, E. et CHAKROUN, F. 1965). Les Gobius microps KR se hissaient également hors de l'eau sur les parties humides des rochers. Les invertébrés tels Sphaeroma hookeri LESCH, des chironomes, des mollusques se rassemblaient sur la végétation flottante. Il nous a semblé intéressant de signaler à nouveau ce phénomène saisi cette fois-ci sur le vif, pour essayer d'analyser les principaux facteurs pouvant être à l'origine de cette nouvelle hécatombe.

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