Impact du pâturage ovin estival sur l'habitat et les effectifs du tétras-lyre (Tetrao tetrix) dans les Hautes-Alpes
Between 1990 and 1998 two experiments were caried out in Ristolas on the mountain pastures of l'Échalp and Ségure. The first experiment aimed at assessing the impact of light grazing by sheep from mid-August on the black grouse habitat which is larch forest with an undergrowth of bilberries. After six years we noted little or no effect of the sheep grazing on the diversity of species, on the richness of the flora and on the height of the vegetation. But we observed a denser vegetation and a greater change in the structure of the vegetation in the patches which were not grazed than in the grazed ones. In particular, we observed a significant effect of the grazing on the frequency of the bilberry but the proportion of the bilberry in the vegetation as a whole remained inchanged. Besides we noticed that heavy sheep grazing from the beginning of July had an immediate effect notably the size of the bilberry and the vegetation cover able to hide a black grouse from a predator were lower. Therefore this early destruction of the cover meant that the bilberry undergrowth was less suitable to rear the young grouses. The second experiment aimed at assessing the impact of the removal of the flock of sheep during five years from Ségure on the number of female grouses, on their reproduction and on their usage of the habitat. At the end of the experiment we noticed that the number of females had increased at Ségure but not significantly more than in the area still grazed at l'Échalp. We also noticed that the number of chicks per female was not significantly different at Ségure and l'Échalp, and that some families of grouse had appeared at Ségure during the time when the flock was not grazing whilst none had been registered before. The long term impact and the number of sheep which would not affect the habitat of the black grouse remain to be specified. / Entre 1990 et 1998 deux expérimentations ont été menées à Ristolas sur les alpages de l'Échalp et de Ségure. La première expérimentation visait à évaluer l'impact d'un pâturage ovin modéré à partir de la mi-août sur l'habitat du tétras lyre, une fruticée à myrtille sous mélézein. A l'issue de six ans d'expérimentation on a constaté peu, ou pas, d'effet du pâturage ovin sur la diversité spécifique, sur la richesse floristique et sur la hauteur du tapis végétal, une plus grande densification et une plus grande modification de la structure de la végétation dans les placettes non pâturées que dans les placettes pâturées. On a observé notamment un effet significatif du pâturage sur l'évolution de la fréquence spécifique de la myrtille, mais pas sur sa contribution au biovolume. Par ailleurs, on a constaté qu'un pâturage ovin plus soutenu début juillet a eu un effet immédiat qui a consisté en une diminution de la hauteur de la myrtille et de l'écran végétal susceptible de cacher un tétras à la vue d'un prédateur. Cette destruction précoce du couvert végétal s'est donc traduit par une baisse de la qualité des sous-bois à myrtille pour l'élevage des jeunes tétras. La seconde expérimentation visait à évaluer l'impact du retrait pendant cinq ans du troupeau ovin de la zone expérimentale de Ségure sur les effectifs de poules, leur reproduction et leur utilisation du milieu. A l'issue de l'expérimentation on a observé que le nombre de poules avait augmenté dans la zone expérimentale de Ségure pendant la période de retrait du troupeau, mais pas significativement plus que dans la zone témoin toujours pâturée de l'Échalp ; que les indices de reproduction n'étaient pas significativement différents à Ségure et à l'Échalp ; que quelques nichées étaient apparues à Ségure pendant la période de retrait du troupeau alors qu'aucune nichée n'avait été recensée auparavant. Les impacts à long terme et les charges animales compatibles avec les exigences écologiques des tétras restent à préciser.
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