Gestion des projets |
Avant de lancer les travaux
Qui assumera les responsabilités de la maîtrise d'ouvrage ?
Le maître d'ouvrage, c'est le propriétaire effectif de celui-ci, celui qui en prend possession. Les responsabilités principales du maître d'ouvrage sont :
La question de la maîtrise d'ouvrage renvoie donc à celle de la propriété des points d’eau. Dans de nombreux pays africains, un " Code de l’Eau " attribue à l’Etat la propriété de tous les ouvrages hydrauliques. Mais ce type de texte juridique reste largement théorique et il n’est généralement pas accompagné des décrets d’application qui permettraient de faire une distinction claire de ce qui relève du domaine privé (comme les puits de concession), du domaine communautaire traditionnel (comme les puits villageois), du domaine des collectivités locales (bornes-fontaines installées par des communes) et du domaine de l’Etat (comme les stations de pompage financées sur fonds publics). Il appartient au porteur d’un nouveau projet de s’interroger sur ces questions délicates, qui se révéleront très importantes le jour où une pompe tombera en panne ou, pire, tombera au fond d’un forage.
Comment le maître d'ouvrage finance-t-il les travaux ?
L'une des grandes responsabilités du maître d'ouvrage est d'assurer le montage financier du projet. Cela ne signifie pas qu'il en paye l'intégralité " cash ". Il peut avoir recours à l'emprunt, ou mobiliser des subventions extérieures (bailleurs de fonds, villes jumelées, ONG, Etat,...). Deux points sont cependant d'une importance capitale :
Lors du montage financier du projet, on aura donc toujours intérêt à laisser agir une organisation représentative des usagers (commune, association d'usagers, coopérative de producteurs agricoles, etc.). Le mieux serait que cette organisation ait la personnalité juridique, qu'elle ouvre un compte en banque et que les financements d'origine extérieure transitent par ce compte (ce qui n'est pas du tout contradictoire avec un contrôle vigilant et rigoureux de l'utilisation des fonds). Le processus de maturation du projet devra permettre de répondre aux questions suivantes :
Comment organiser la maîtrise d’œuvre ?
La réalisation d'un système d'approvisionnement en eau mobilise généralement plusieurs entreprises et plusieurs corps de métier (bureau d'études, puisatier, maçon, plombier, électromécanicien, etc.). L'ensemble de ces acteurs doit agir en respectant un plan cohérent et dans un cadre qui définisse clairement les responsabilités de chacun. C'est le rôle du maître d’œuvre que d'assurer cette coordination et la conformité des réalisations avec la demande du maître d'ouvrage. Qui peut assurer la maîtrise d’œuvre d'un chantier de petite hydraulique en milieu rural ? L'administration ? Elle peut parfois revendiquer le contrôle des travaux et elle peut généralement mobiliser des cadres techniques compétents. Mais elle ne peut pas fournir la garantie de réussite d'un chantier et elle manque souvent de moyens logistiques minimum nécessaires pour assurer le simple suivi des travaux. Par contre, un projet peut toujours demander à l'administration de réaliser des prestations de contrôles de travaux, en lui fournissant les moyens matériels nécessaires (véhicules, indemnités de déplacement des techniciens, ...). Le village ? Il ne dispose pas des compétences techniques indispensables pour diriger le travail des entreprises, mais la présence vigilante de représentants des usagers sur les chantiers peut constituer un stimulant aux entreprises pour qu'elles réalisent des travaux de bonne qualité. Une entreprise privée ? C'est la solution la plus " saine " sur le plan institutionnel, car on devrait pouvoir exiger d'une entreprise privée qu'elle prenne ses responsabilités (sous la forme d'une garantie décennale par exemple). L'expérience prouve cependant que les entreprises qui assument réellement leurs responsabilités civiles ne sont pas si courantes. De réels recours en justice sont rarement possibles et toute l'attention devra donc porter sur le choix d'un bon maître d’œuvre :
Que penser de l'investissement humain ?
Au cours des années 70 et 80, on a souvent mis en avant le concept " d'investissement humain ". L'idée traduite par cette expression était que les populations des zones rurales ou des périphéries urbaines ne disposaient d'aucune épargne monétaire et que leur participation aux investissements ne pouvait se faire que sous la forme de travail bénévole. Cette idée est aujourd'hui partiellement remise en cause. En fait, toute communauté, même la plus pauvre, dispose d'une certaine épargne monétaire. Si elle manifeste une véritable réticence à l'engager dans un investissement collectif, c’est que celui-ci ne fait pas l’objet d’un consensus et cela mérite d’être analysé soigneusement.
Dans tous les cas, si une communauté refuse de participer financièrement à un investissement, c'est rarement une solution véritable que de dire qu'elle fournira à la place de cette participation financière un " investissement humain ". L'expérience prouve que cet investissement en nature est souvent aussi difficile à mobiliser que les fonds (par exemple, les agriculteurs ne sont pas disponibles à tout moment de l'année). De plus, l'investissement humain se combine parfois assez mal avec le travail des entreprises et des artisans (l’obligation d’attendre la mobilisation des villageois peut ralentir le chantier et même entrer en contradiction avec l'embauche de main d’œuvre salariée dans le même village).
Comment organiser le contrôle de travaux ?
La qualité des travaux ne dépend pas seulement de la qualité des études préliminaires et des compétences des entreprises mobilisées. Elle dépend aussi du contrôle que le maître d'ouvrage peut exercer sur ces entreprises. Dans ce domaine, les communautés villageoises sont désarmées face à des chantiers dont elles ne maîtrisent pas les aspects techniques. Le recours à un bureau de contrôle est une solution intéressante mais coûteuse, et il n'en existe pas de très nombreux. L'administration peut parfois jouer ce rôle à moindre coût, pour autant que le projet lui en donne les moyens matériels (véhicules, indemnités de déplacement pour le personnel). Les promoteurs du projet devront essayer apporter des précisions sur les points suivants :
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